Auteur/autrice : <span>Eric Arlix</span>

Projets

Le Plat


À partir du texte « Un Plat » in Golden Hello, j’ai développé un projet consistant à passer de la fiction à la réalité en élaborant un « label culinaire » destiné à cuisiner Le Plat. Le Plat est un label culinaire destiné à la réalisation d’un plat complet tenant compte de cinq critères (Ingrédients (type et origine) / Budget / Protéines végétales / Énergies / Valeurs nutritives).

Projet développé à mon domicile (fiches de réalisations, photos, notation) puis développé en collectifs en 2019 à Saint-Nazaire invité par Le Projet9 et par Le CCP (Centre de Culture Populaire).

Exemple : Le Plat 1, réalisation le 6 mars 2019 :


LE PLAT 0001
Mercredi 6 mars 2019, Alfortville, Val de Marne, France

Éric Arlix et Victor Cochard.
NOTE : 21/25
Composition assiette :
Blinis au potiron (3 pièces)
Carottes rappées, betterave, fruits secs, vinaigrette au citron
Salade de quinoa façon taboulé, menthe, coriandre, persil, oignon rouge
Pomme de terre vapeur et crème aux herbes et graines de pavot et de lin
Salade de pois, chiches, quinoa et vinaigrette balsamique et orange.

Score : 21 points

Critère 1 : Les ingrédients
2 points car 83% d’origine bio
2 points car 62% locavores
Critère 2 : Le coût
4 points, prix de notre assiette 3,75 €
Critère 3 : Protéines végétales
4 points avec 83%
Critère 4 : Énergies
5 points pour 40 minutes de cuissons cumulées.
Critère 5 : Valeurs nutritives
4 points pour 30,4 g de protéines et 1420 Kcal.

« ILS ONT RÉUSSI LE PLAT, BRAVO ! »


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Projets

Résidence Nantes


Résidence à la Maison de la poésie et au Musée d’Arts de Nantes.
Du 7 au 24 février 2018. Écriture d’un texte pour le Musée d’Arts de Nantes sur l’œuvre de Nicolas Régnier, Le Camouflet, intitulé : Camouflets, téléportations et jeux de hasard.

Intervention au Lycée Expérimental de Saint-Nazaire.
Lecture «medley» organisée par Le Centre de Culture Populaire.
Concert au Lieu Unique avec Serge Teyssot-Gay et Christian Vialard.
Participation au Festival Atlantide, rencontre animée par Daniel Von Sibenthal.
Lecture de mon texte devant Le Camouflet de Nicolas Régnier.

Visualisez ou téléchargez le texte ->>


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Livres

Golden Hello

éditions JOU, 128 pages, 2017. ->>>> livre sur le site des éditions JOU

Golden Hello est un ensemble de 14 textes indépendants formant
un roman dont le personnage principal est l’époque :
Un enlèvement
Une vidéo
Un quartier
Une convention
Un cocktail
Un poste à pourvoir
Une balade
Une traversée
Une supérette
Un plat
Une rencontre
Un hastag
Un projet
Une situation

Extrait

Une vidéo
C’est une vidéo, une fillette déballe des confiseries contenant de petits jouets, son père filme et anime, c’est l’exploitant. C’est une vidéo faisant partie d’une série de vidéos, c’est un rendez-vous presque quotidien où dès les premières secondes un concentré de frivolités vous saute au visage. C’est du contenu. C’est une vidéo où des marques influencent des parents qui influencent leurs enfants pour faire des vidéos qui influencent des enfants qui influencent leurs parents pour acheter des confiseries contenant de petits jouets. C’est un cercle carré. C’est une vidéo et dès les premiers instants le poids des mots, le choc des sourires immodérés de la fillette et le flashy dominant des couleurs vous propulsent au cœur de l’époque. Des flux de sourires immodérés. C’est une vidéo où il n’est point nécessaire de faire la part de la raison analytique et celle des affects, pas besoin. C’est une vidéo qui est la fin de l’histoire, réduite à l’idée de surprise, surprise elle-même détournée de son effet, sans surprise autre que celles attendues, pas surprenantes. C’est une vidéo qui montre du chocolat sans chocolat et des surprises pas surprenantes mais avec une fillette qui se régale immodérément (du chocolat, de la surprise), soutenue par un père aux propos immodérés (sur le chocolat, sur la surprise). C’est une vidéo avec des émotions de but en blanc et des rires immodérés, en décalage avec l’action, des applause intérieurs constants, déréglés, désynchronisés. APPLAUSE. C’est une vidéo où une fillette doit être sauvée, embarquée malgré elle dans la fin de l’histoire, son père et ses propos immodérés la maintenant dans ce cercle carré, elle ne le sait pas, couchée sur un lit de roses, ses rires immodérés sont peut-être des appels à l’aide codés qu’elle s’évertue à lancer chaque jour sans résultat. C’est du contenu codé. C’est une vidéo qui dure une dizaine de minutes, on ne voit pas le temps passer, le père manie la caméra vidéo, il n’a pas de notion cinématographique, photographique, artistique, son style est instinctif, porté par des contraintes marketing. C’est une vidéo, bien sûr, dont l’essence est l’entrisme subversif des marques dans le cerveau de fillettes et de garçonnets aux rires immodérés, c’est la fin de l’histoire. C’est l’entrisme final. C’est une vidéo où le père répète sans cesse le prénom de la fillette, personnage principal, il s’attarde de manière particulière sur la troisième syllabe du prénom de sa fille, suffisamment pour lui octroyer un peu de magie, l’introniser elle aussi au royaume des stars de la fin de l’histoire immodérée. C’est une vidéo sans montage, sans trucage, sans effets, au scénario calé quelques instants avant le tournage, entre deux bols de céréales surchocolatées provenant d’une boîte contenant des surprises, pas surprenantes puisque figurant sur le paquet. Ouvre vite. C’est une vidéo où l’on voit une fillette au début de sa folle destinée de star ou à la fin de sa carrière de star, on ne sait pas encore. Destinée. C’est une vidéo cool, sympa, tranquille, énorme, lol, tip-top. C’est une vidéo, c’est un cycle ininterrompu de rires, la cellule souche de la pulsion d’achat isolée et cultivée à l’infini. C’est immodéré. C’est une vidéo que l’on peut relancer plusieurs fois de suite, sans véritable contenu on ne peut être déçu lors des visionnages suivants, un sourire de plus à découvrir, un mot qui nous avait échappé, étouffé entre deux rires. Rires. C’est une vidéo à la qualité audio assez basse mais ce n’est pas gênant, avec des flous pas artistiques et des ratés de cadrage qui seraient les bienvenus s’ils étaient soutenus par une intention esthétique, pas ici. C’est une vidéo qu’un artiste musicien conceptuel pourrait détourner, en isolant les rires, en les remixant, en diffusant le résultat dans un espace d’exposition énorme et vide, dans une biennale, triennale, une fondation, et en tirer, immodérément, une certaine aura. Ou pas. C’est une vidéo avec beaucoup de vues, d’abonnés, de coucous et de bisous, quatre mots au cœur de la fin de l’histoire, réduite à l’idée de béatitude, d’envies d’avoir envie, de rires immodérés. C’est une vidéo, elle est stockée sur un disque dur dans la banlieue de Montréal au Canada ou aux environs de Covilhã au Portugal, à côté de milliers d’autres disques durs, dans un data center à la capacité de 30 pétaoctets, consommant autant d’énergie qu’une ville de 100 000 habitants. C’est immodéré. C’est une vidéo, peut-être regardée en ce moment même par 100 000 personnes, connectant leurs envies de rires et de surprises pas surprenantes en une force symbiotique transformant le monde, une sorte de super-pouvoir bien réel. C’est une vidéo, c’est une armée, c’est une force d’intervention rapide. C’est une vidéo et le père montre en gros plan un petit dépliant avec les six surprises de la série, il n’est pas économe en wah ! youpi ! génial ! on l’a pas ! C’est une vidéo, c’est brut de décoffrage, c’est un non-style, captivant, déployant sur le territoire des envies de confiseries contenant de petits jouets en kit qui, une fois montés, perdent instantanément leurs fonctionnalités premières pour se retrouver dans une vitrine de collectionneur ou dans une poubelle, c’est selon. C’est une vidéo, c’est un rendez-vous, cela dure depuis des années, les rires rythment la séquence, bercent les années qui défilent aussi vite que des pétaoctets transitant sous les océans. C’est impressionnant. C’est une vidéo historique, un documentaire, il sera difficile à déchiffrer pour une société future, c’est un cercle carré, se diront-ils sûrement.

Le texte Une supérette à été monté par le Groupe Merci. ->>>

Plusieurs textes de Golden Hello ont été joués sur scène dans le projet HYPOGÉ ->>>

Projets

Le Guide du démocrate

Pièce de théâtre créée et mise en scène par Simon Deletang en 2011 au théâtre Les Ateliers à Lyon.
Représentations en 2012 (La Comédie Reims, Théâtre de Cergy).
Avec : Lise Chevalier, Steve Fafournoux, François Rabette

Ce « guide » désopilant met à plat nos pratiques sociales contemporaines contaminées par l’imaginaire marchand. Deux hommes et une femme se font tour à tour procureur, avocat ou cobaye d’une expérience démocratique. Avec verve et humour, Éric Arlix et Jean-Charles Massera s’emparent de «la langue de l’ennemi», du marketing, des politiques et des slogans tout faits, pour nous renvoyer une image de nous-mêmes que l’on préfèrerait ne pas voir. Simon Delétang adapte pour le théâtre cet essai à quatre mains et explore la crise existentielle de l’homo democraticus dans une sorte de catharsis drolatique.


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Projets

Une histoire de proximité

Résidence d’auteur région Ile-de-France à la librairie l’Établi, Alfortville, 2011.

Réalisation d’un audioguide avec Charles Robinson : Alfortvillia, la montée des eaux.
Réalisation de bulletins historique de la ville en lien avec mes discussions avec l’historien Louis Comby.
Réalisation d’un travail photographique avec l’artiste Roberto Martinez.
Lectures, rencontres à la librairie l’Établi.


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Livres

Kill David

sous-titré : La légende David Carradine, éditions Philippe Rey, 192 pages, 2010.

David, c’est Petit Scarabée dans les soixante-trois épisodes (soixante-deux plus le pilote) de la série Kung Fu la légende du dragon diffusée aux États-Unis entre 1972 et 1975 (en France, Petit Scarabée guidera toute une génération de bambins et d’adolescents à partir de 1974). David c’est une carrière d’acteur très riche aux centaines de films multigenre. David, c’est Frankenstein dans le cultissime et dystopique La Course à la mort de l’an 2000. David, c’est des périodes top, sombres, des come back, des moments où il dit Yes à tout. David, c’est le retour de Petit Scarabée dans les années 1990. David, c’est Bill dans les deux volumes de Kill Bill de Quentin Tarantino ; de grands rôles, David en manquait terriblement. David, c’est enfin une mort intrigante à Bangkok, « accident auto-érotique », matière à gloser pour les tabloïds du monde entier. David c’est surtout l’occasion de parler à la fois de cinéma, de série B, de kung fu, de sexe, de bolides, d’histoire et de philosophie bouddhiste. David, c’est tout un programme.

Livres

Programme

éditions du Mac/Val, 60 pages, 2010.

« Entre le jeu dont vous êtes le héros et une critique acerbe de cette société capitalistico-post-moderne, l’écriture et le récit d’Éric Arlix créent l’angoisse et rencontrent les préoccupations de l’artiste Simon Starling. L’artiste ne cesse de raconter la brutalité du réel et, par une forme de récit plastique, dénonce cette brutalité mais offre dans le même temps une échappatoire poétique. Éric Arlix fait fonctionner identiquement son récit. Entièrement à la deuxième personne du singulier, la prose vive et rapide nous mène en enfer, dans un univers aveugle où l’individu perd toute notion identitaire, où certains détails révèlent un peu de drôlerie tout en nous gardant dans une grande inquiétude. Le programme n’est pas modifiable ; mais la pensée du lecteur est à l’oeuvre devant l’idéologie qui forge ce texte. Lecteur, tu auras peur après lecture. Parce que tu entendras dans quel monde tu vis. »

Collection Fiction du musée d’art contemporain de Vitry sur Seine (Mac Val) consistant à commander à un écrivain un texte de fiction sur le travail d’un artiste exposé au Mac Val, en l’occurrence l’artiste Simon Starling.

Adapté au théâtre en 2017 par le Groupe Merci >>>

Adapté en installation en 2011 par Nicolas Lespagnol-Rizzi >>>

Extrait

C’est là.
Gare ton 4×4 devant le perron
à côté de la Fiat 500.
Une fois franchi le pas de la porte
tu déposeras ton petit sac toilé à l’endroit
qui lui est réservé.
Ne t’attends pas à entendre retentir
une sonnerie, ici il n’y a pas d’horaires.
Ta capacité à désirer apprendre en sera décuplée.
Tu t’attaqueras à un escalier massif imposant le poids de la tradition.
Chaque marche confirmera ton ascension par un effet sonore.
Ta main glissera sur la rambarde.
Arrivé, tu opéreras sans doute une rotation de 90 degrés antihoraires pour admirer le hall.
Tu accrocheras ton petit blouson et rangeras tes espadrilles dans le casier.
Tu te dirigeras vers la porte semi-ouverte qui te fait face.
Le sol en marbre te semblera terriblement froid,
imagine juste que tu remontes un torrent.
Un long couloir surchargé d’objets vitrinés t’intriguera lors de son franchissement.
Tu en détailleras certains,
tu seras sans doute intrigué par d’autres.
Sache que tu peux rester dans cette salle autant de temps que tu le souhaites, il n’y a pas,
ici, d’horaires, rappelle-t-en, et ta capacité à désirer apprendre en sera décuplée.
Quand tu décideras de sortir de ce couloir tu emprunteras un escalier en pierre reconstituée.
Quelques meurtrières fourniront le minimum de lumière nécessaire.
Arrivé tu profiteras d’une balustrade pour t’y appuyer, admirer le paysage,
reprendre ton souffle, t’interroger assez longuement.
Surtout, profite.