Surfaces du monde est une plateforme musicale, littéraire et scénique. Nous jouons à la demande suivants nos préoccupations du moment. Une première salve a eu lieu en 2023-2024 avec une résidence, la création de cinq morceaux et un concert à la Maison de la poésie de Paris en avril 2024.
Le monde à bout de souffle, le monde avec trop d’histoires, une représentation, une chronique du monde, des récits critiques ou pleins d’espoir, des vues plongeantes et immersives, se raconter des derniers instants voir ce qui n’est pas formulé saisir nos derniers souffles à la surface du monde les éléments se déchaînent, notre nouveau biotope numérique les datas que nous voulons quitter, se tenir droit la tête hors de l’eau jamais se faire piétiner, nulle part grimper, re-grimper, ré-apprendre à grimper s’élever et voir plus, voir par ailleurs, voir faute de quoi braver les standards en cours contourner, bifurquer, disparaître à la surface du monde.
HYPOGÉ est le nom du trio composé par Éric Arlix (écrivain), Serge Teyssot-Gay (guitariste), Christian Vialard (musicien électronique). HYPOGÉ est une forme scénique modulable et inédite à chaque concert composée autour des textes (récents et à venir) d’Éric Arlix. HYPOGÉ est un projet inédit à chaque représentation (mise en scène, choix des textes, musiques). hypogé est un projet scénique, musical, littéraire, et de recherche.
Cinq années de littérature hors du livre pour 22 concerts avec Serge Teyssot-Gay et Christian Vialard, de 2017 à 2022. Notre album audio numérique de 2019 :
Lecture musicale avec Christian Vialard (machines et guitare)
Projet développé en 2019 à la Cave Poésie de Toulouse. 3 représentations à la Cave poésie en 2019/2020, 1 représentation à la Maison Nougaro en octobre 2021.
Extrait :
Les buildings poussent de nouveau Les ours polaires disparaissent. Les sociétés du savoir se développent. Le savoir disparaît. La biopolitique est effective. La politique disparaît. La désindividuation croît. L’individu disparaît. C’est un moment-clé. Les clés disparaissent. Les puces sous-cutanées apparaissent. L’insauvable apparaît. L’oxymore de la révolution conservatrice apparaît. La révolution disparaît. Les bidonvilles croissent. Les cerveaux décroissent. Les corps grossissent. C’est un moment-clé. Les clés disparaissent. L’économie siège de l’information-marchandise se répand la tête dans les nuages pour accroîtrent la pénétration des corps et des cerveaux alors que les ours polaires disparaissent et que les bidonvilles croissent. L’autonomie décroît. L’émancipation disparaît. Les cerveaux sont disponibles. Les cerveaux disparaissent. La westernisation du monde croît. La démocratie post-totalitaire siège de la westernisation du monde s’élève la tête dans la biopolitique pour accélérer la maîtrise des désirs des cerveaux non autonomes non émancipés mais super disponibles dont les clés ont disparu comme ces cons d’ours polaires, de pétrels des neiges et de baleines bleues. C’est un moment clé. La tête dans les nuages. Un moment clé. La verticalité du capitalisme réapparaît. La verticalité est indestructible. La hiérarchie s’amplifie. Le capitalisme fructifie. La bêtise est légalisée, normalisée, elle est cette force dramatique du monde, elle est ce moment clé, la tête dans les nuages, les cerveaux disponibles pilotés par la biopolitique qui croît. L’intelligence se volatilise. Le crétinisme croît. La cheptélisation fait son lard. Le loup de Sibérie disparaît. Le capitalisme exagère. C’est un moment-clé.
Festival littéraire, Nouveau Théâtre, Nantes, décembre 2019. Sur une proposition d’Yves Arcaix je programme le festival littéraire Bifurcation pour sa cinquième édition.
En compagnie d’un béluga et d’un champignon, nous observons des Invites Sismiques. Des histoires aux frontières perméables, des secousses peu perçues, des adresses en suspension, dans les bouleversements et la westernisation du monde.
Texte, mise en scène : Éric Arlix & Florence Jou Musique : Éric Arlix Durée : 40 mn
Performance réalisée en décembre 2019 à Nantes, festival Bifurcation#5 et à Toulouse à La cave Po’ en janvier 2020.
Extrait
Une tempête de signes, une manifestation sonore se lève et s’amplifie, enregistrée par les océanologues devant leurs sondeurs ultra-sonores, leurs radars HF surfaces-océans, leurs Lidars CE 370, leurs scanners de tomodensitométrie et hydrophones, émettent des données étranges, contradictoires, amplifiées, que leurs licences ou masters, ne peuvent pas toujours expliquer.
Des sons sous-marins se mettent à percussionner, réverbérer, fendre mer et air, un d’entre eux est enregistré pour la première fois, par la NOAA, aux alentours du point Némo, le point de l’océan, le plus éloigné de toute terre émergée, le bloop de sous les mers.
De multiples bloops des océans, craquements des icebergs, cryoséismes, chants à 52 hertz des baleines bleues, émissions de gaz des membranes des céphalopodes, battements accélérés des tentacules du cthulhu, animal à tête de seiche, respirations cloacales des concombres de mers et des échinodermes, vocalises des rorquals de l’antarctique, mouvements des nageoires des anthias et des labres, écholocations des épaulards.
Moby a sûrement créé un sonderweg (un chemin particulier) pour le mouvement écologiste allemand, à l’avant-garde européenne dans les années 1970. Aujourd’hui le bateau « Moby Dick » de la compagnie fluviale de Bonn, raconte à ses passagers le fabuleux voyage de Moby. Une bien belle histoire qui fait sourire les croisiéristes moins les bélugas, encore moins les écologistes qui ne voient pas grand-chose arriver, mis à part une mutation de l’écologie vers le capitalisme vert.
Une tempête de signes, De multiples bloops des océans, craquements des icebergs, cryoséismes, chants à 52 hertz des baleines bleues,
Moby est un lanceur d’alerte. Un lanceur d’alerte est toute personne ou non-humain, ou groupe ou institution qui, ayant connaissance d’un danger, adresse un signal fort et enclenche un processus de révélation médiatique, de prise de conscience et de mobilisation collective. Le lanceur d’alerte a de grandes chances de finir en prison ou traumatisé car le bien commun n’est pas très commun et l’intérêt général peu privilégié par les forces économiques en charge du fonctionnement des sociétés. Les lanceurs d’alertes bénéficient néanmoins d’une large popularité et de reconnaissances sans conséquence de la part d’individus trop pré-occupés pour devenir à leur tour les héros d’un monde qui ne va pas bien. Les individus et les forces économiques trop occupés à devenir les héros quotidiens d’un monde qui va bien tendent à ignorer ou éliminer (médiatiquement) les lanceurs d’alertes. Le lanceur d’alerte peut être invisible et son adresse se perd alors dans la nature, une adresse fantôme, en suspension.
Séjour à Taipei pour une création sonore et littéraire avec le musicien et éditeur Jérôme Schmidt. Visite guidée et interview avant ouverture (décembre 2004) de la tour Taipei 101.
L’année suivante concert Taipei101 au Musée d’art contemporain de Chicago et au Festival électro de Tollmin (Slovénie).